Description
Préface
Par Gilles Kepel
C’était un 14 janvier 2011 à Tunis. La «révolution tunisienne» déclenchée à la suite de l’immolation de Tarek (dit Mohammed) Bouazizi le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid dont on commémore le dixième anniversaire, a constitué un événement majeur pour l’histoire de la Tunisie moderne, mais aussi par ses répercussions à moyen et long terme, pour l’histoire des pays arabes issus des indépendances.
On a eu le sentiment, à l’époque, que la dialectique infernale des dictatures et du jihadisme était brisée : qu’un peuple constitué – celui-là même qui «voulait la chute du régime» selon
l’expression arabe «ash-sh’ab yourid isqat an-nizam» — s’était affirmé dans une perspective «démocratique», au sens premier de ce terme grec qui signifie «le gouvernement du peuple». Et qu’ainsi, le monde arabe allait, après les États soviétiques d’Europe de l’Est ou les dictatures fascistes d’Europe du Sud, rejoindre le concert démocratique international…
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